Ensemble vocal Anguélos

Prochains concerts

Ensemble vocal Anguélos

CONCERT DUO :
HARPE ET CHOEUR

Dimanche 16 septembre 2018
17h
Boutigny

CONCERT DUO :
FLUTE ET CHOEUR

Dimanche 25 mars 2018 - 17h
Quincy-Voisins

Réserver vos places par mail : anguelos.reservations@gmail.com

Nombre de places limité

Par Guilhem Tixier - juillet 2018

AUTOUR DES MENDELSSOHN

1ère partie autrichienne-allemande : Mozart, Schubert, Fanny et Felix Mendelssohn, Schumann

2ème partie italienne : Rossini, Verdi, Nino Rota

Les habitués de l'Ensemble Anguelos le savent : voilà un ensemble dont le chef Valéry Aubertin s'emploie depuis toujours à rendre accessible au public un répertoire aussi varié que riche et pointu. Le 16 septembre, avec Sophie Bonneau à la harpe solo ou en accompagnement, le programme, parcourant principalement le XIXème siècle, nous fera passer de pièces célèbres, comme l'Ave Verum de Mozart, ou le Lied «Nacht und Träume » de Schubert, à des musiques moins pratiquées, comme des motets de Felix Mendelssohn ou des Lieder de sa sœur Fanny sur des poèmes d'Eichendorff, voire des pièces inattendues, comme le somptueux Padre Nostro de Verdi à 5 voix, ou l' Audi Judex de Nino Rota. Nino Rota ? Celui qui composa pour la Dolce Vita, le Guépard, ou le Parrain, mérite effectivement d'être connu hors de sa musique pour le cinéma.

S'il faut chercher un lien, c'est sans doute autour de Fanny et Felix Mendelssohn, dont cinq œuvres seront présentées, qu'il se constitue. En effet, à l'image de ces deux âmes musicales qui ont grandi l'une auprès de l'autre (même si le talent de la grande sœur a été éclipsé par celui du petit frère, et sous la contrainte des convenances sociales), on peut tisser des liens familiaux avec les autres compositeurs au programme : Mozart et Schubert, deux figures tutellaires pour les Mendelssohn, et Schumann, l'ami de la famille.

Cette fraternité musicale s'étend jusqu'à la partie italienne du concert. Certes la relation entre Allemagne et Italie est loin de la fusion gémellaire que connurent Felix et Fanny. Mais d'elles aussi on peut dire que l'une a grandi auprès de l'autre, se nourrissant mutuellement de leurs contrastes. Ainsi Felix a-t-il emporté de son voyage en Italie des souvenirs de polyphonie qu'on pourra retrouver dans ses motets, ainsi le très mozartien Rossini fut-il appelé « tedeschino » le petit Allemand. Être frères, après tout, ce n'est pas être jumeaux.

Par Guilhem Tixier - Février 2018

LA NUIT REMUE

C'est à un concert inhabituel que nous invite Valéry Aubertin avec son ensemble Anguelos, le dimanche 25 mars à 17 heures, au Temple de Quincy-Voisins. Un concert où le chant répond ou se mêle à la flûte, et la poésie au chant. Aux flûtes (traversière, en sol, piccolo), Hubert de Villèle, premier flûtiste piccolo au sein de l'Orchestre National de France. Les poésies, de Léopardi, ou Rilke, et d'autres, sont chantées ou dites. Les pièces présentées sont principalement du XXème siècle allemand et français. Avec cependant comme point d'orgue la création de la toute dernière composition de Valéry Aubertin pour choeur et flûte: Musique de Lune.

Ce titre pourrait servir de leitmotiv au concert. Car c'est sous l'oeil impassible de la Lune que se produit ce qui en semble le thème général : le mystère du passage du clair à l'obscur. L'aurore est là, par des pièces de Koechlin pour choeur ou pour flûte, qui célèbrent Marie, la naissance, le matin. Or cette aurore plonge bientôt dans la nuit la plus atroce, Nuit noire de la Passion (Dieu s'était absenté, y avait-il la Lune pour témoigner ?), à travers des motets de Pâques de Duruflé et Séverac, ou les célèbres motets de Bruckner, sombres et ardents, encadrant le programme : Vexilla Regis et Christus factus est. Mais cette chute dans l'obscur n'est à son tour pas définitive, elle recèle la promesse d'un renouveau. Car la nuit est aussi le temps noir du repos où se préparent les jours, comme nous le rappellent les poèmes matinaux des Vergers de Rilke mis en musique par Hindemith, alternant avec des pièces pour flûte du même compositeur.

Plongée vers l'obscurité, préparation secrète du matin : la nuit remue, et la Lune l'escorte. Voilà ce que semble méditer la nouvelle pièce de Valéry Aubertin. Musique de Lune est la composition d'un homme qui explore la nuit et interroge son astre. C'est un tête-à-tête. D'un côté, le choeur : à voix mixtes ou voix séparées, il s'adresse à la Lune à travers des bribes de poèmes passant comme un souffle, fragments remémorés ou imaginés, de Léopardi, Michel-Ange, Trakl, Hölderlin, à travers enfin un long poème du compositeur. D'une écriture plutôt verticale et posée, même si parfois inquiète et tourmentée, il évoque la marche pesante et méditative du veilleur. De l'autre côté, haut perchée et argentine, légère et virtuose, la flûte surplombe le choeur ou se mêle à lui, dialogue ou le laisse seul, évoquant la présence de l'astre énigmatique auprès duquel le marcheur errant cherche du réconfort. Cette exploration musicale du passage à la nuit, ses affres et son apaisement, nous fera peut-être éprouver la belle parole de Michel-Ange : L'ombre seule fait pousser l'homme.

Sophie Bonneau

Sophie Bonneau

Hubert de Villèle

Hubert de Villèle,
Flûtiste piccolo solo de l'Orchestre National de France